Extrait - Les premières lignes

"Valérie Coiffure bonjour !
Combien de fois ai-je prononcé cette phrase et pendant combien de temps encore la prononcerai-je ?
Je n’ai pas tenu de journal durant toutes ces années de coiffure mais, malgré moi, tout doucement, dans ma tête, s’est écrit ce livre.
Chaque moment, chaque évènement, chaque cliente ou client se sont installés dans ma mémoire, tissant  une histoire. Le temps est venu de la raconter.
Ces vingt ans de coiffure au cœur de mon village sont remplis de rencontres, d’expériences, de sourires, de rires, de larmes aussi parfois. Tout ceci relié par mon métier, ma passion.
Choisir d’être coiffeuse dans un monde rural, c’était prendre un chemin autre que celui des salons de villes. Pas mieux. Pas moins bien. Différent. Dans tout. Sept fauteuils qui accueillent toutes les générations, les hommes, les femmes. Des fauteuils où l’on voit grandir les enfants : un rehausseur un jour puis s’apercevoir plus tard que l’on place une serviette sur les épaules d’un homme. Une petite fille et ses chouchous roses qui prend rendez-vous un matin pour une coiffure de mariée. Des jeunes femmes qui s’épanouissent en grand-mères, des dames âgées qui ne viendront pas au rendez-vous pris le mois précédent et qui laissent une place vide, triste …
Ecrire ces expériences, c’est partager avec celles et ceux qui sont sur le seuil de cette profession et qui vont l’embrasser avec passion, tout ce qui en fait à mes yeux un métier merveilleux, riche, vivant, créatif. C’est aussi, pour les plus anciennes, comme une connivence de souvenirs, le plaisir de la comparaison et du vécu commun.
S’installer dans ses souvenirs demande de s’arrêter. Alors faisons connaissance …

Je suis née dans le village de Saint André le Gaz. Fille unique, petite fille de gens du village, mon installation à Saint André, était une évidence. Pourquoi quitter le lieu du bonheur ! Mon enfance, sous le regard bienveillant d’une bonne fée, bercée par des parents et des grands-parents exceptionnels, a fait de moi une fille du pays qui ne voyait pas son avenir se construire ailleurs. On ne fuit pas le bonheur, on s’y installe confortablement. Sans rien en lâcher. [...]"

1 commentaire:

  1. Je vous remercie pour votre partage de passion et pour la préface ��

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